Si vous commencez le potager, c’est le moment de pailler ! Pailler, c’est couvrir le sol des massifs et du potager pour conserver l’humidité du sol, limiter l’apparition des mauvaises herbes et moins arroser. Ce geste facile et peu coûteux présente de nombreux avantages. A condition de choisir les bons matériaux.
Il n’y a que des bonnes raisons pour pailler les massifs et les plantations de son potager ! Le paillage permet tout d’abord de conserver une humidité dans le sol en limitant l’évapotranspiration lors des périodes chaudes et sèches. C’est donc moins d’eau consommée et mais aussi moins de fatigue pour les jardiniers qui pratiquent à l’arrosoir. Par ce maintien d’humidité, la vie microbienne est aussi conservée dans le sol, ce qui est favorable à la croissance des plantes. A l’inverse, lorsqu’il pleut beaucoup, le paillage permet d’éviter le phénomène de battance des sols, c’est à dire la formation d’une croûte à la surface du sol qui devient asphyxiante pour les plantes. Le paillage empêche également l’érosion des sols par le vent et permet de limiter le développement de mauvaises herbes. Enfin, en se dégradant au fil du temps, la couverture végétale devient compost et nourrit le sol et les plantes.
Qu’est-ce qu’on plante au potager en Mars ?
Idéalement, le paillage est mis en place après les premières plantations, dès qu’elles auront développé leurs premières racines.
Premières plantations dans le potager début mars : petits pois, fèves, oignons, salade, radis, épinard, choux, poireaux…
Et dans 15 jours (ou vers la fin mars) : carottes, pommes de terre, persil.
Au jardin, vous pouvez planter tous types d’arbustes, arbres en pots et vivaces non gélives.
Pailler avec quoi ?
Oubliez d’abord certains types de paillage que vous pouvez trouver dans les jardineries. En premier lieu les géotextiles plastiques : non écologiques, ils rendent les sols quasi stériles dans la mesure où ils n’entretiennent pas la fertilité du sol. Nous déconseillons également les paillis à base de minéraux, à l’exception de ceux destinés à créer un aménagement paysager de type jardin méditerranéen. Comme les géotextiles (d’ailleurs ils y sont souvent associés), ils ne participent pas à la vie du sol, ont une efficacité moyenne à la conservation de l’humidité du sol et rendent le désherbage fastidieux. Oubliez enfin les paillis à base de fibres de coco ou de coques de cacao : ces produits viennent de trop loin pour être totalement éco-responsables.
Malgré cela, le choix des matériaux pouvant être utilisés reste large. Tout d’abord, la paille : économique à l’achat, facile à vous procurer auprès d’un agriculteur et facilement manipulable (botte), elle se dégrade lentement donc assure un paillage efficace sur une longue période pour tout type de plantes (massifs, arbres, plants potagers…). Elle reste cependant peu nutritive pour le sol et en cas de fort vent, elle a tendance à s’envoler !
Les copeaux de bois restent l’un des matériaux les plus esthétiques pour la couverture d’un massif par exemple. Ils présentent toutes les qualités d’un paillis végétal : rétenteur d’eau, protecteur et nourrissant. Ils doivent être mis en couche de 10 cm environ pour être efficace contre la levée des mauvaises herbes. Si vous disposez d’un broyeur, ils peuvent être fabriqués sur place avec les résidus de tailles. Attention, le broyat de branches fraîches contenant des feuilles vertes (appelé BRF pour Bois Raméal Fragmenté) ne devra pas être mis en couche épaisse car il risque de monter en température et nuire aux plantations. Ce type de broyat est à terme intéressant en apport en nutriment et micro-organismes par rapport à un broyat de branches mortes et sèches.
Les jardineries proposent également d’autres paillis esthétiques. Les écorces de pins qui résistent longtemps à la décomposition, sont à réserver aux plantes qui se développent en milieu acide (ex : azalée, rhododendron, bruyères, camélia, muguet, ou encore érable et magnolia). Le paillis de chanvre (aussi appelé « chènevotte ») présente les mêmes qualités que les copeaux de bois sans le risque de faim d’azote, c’est-à-dire une utilisation de l’azote par les micro-organismes du sol au dépend des plantes. Le prix de ces paillis, vendus en sacs, demeure relativement élevé…
Autre solution moins coûteuse contre la « faim d’azote » : les engrais verts. C’est par ailleurs le moyen de fabriquer vous-même votre propre paillis. La moutarde ou le trèfle vous serviront de couvre-sol vivant et enrichiront le sol en place. Ils devront être fauchés juste après la fleur pour être épandus autour des plantations. Vous pouvez également vous servir (directement ou après broyage) des résidus de tailles des plantes herbacées (miscanthus, graminées). Le plus économique des paillis reste celui réalisé avec tous les « déchets » du jardin : les feuilles mortes, l’herbe tondue (à utiliser une fois sèche) et les résidus de jardin (feuilles de légumes – attention toutefois à ne pas mettre les résidus des plantes malades) qui se composteront au fil du temps.
Quand et comment pailler ?
Le sol à pailler doit être préalablement ameubli superficiellement et désherbé. Idéalement, le paillage sera mis en place après les premières plantations, dès qu’elles auront développé leurs premières racines. Dans le potager, le paillage peut être conservé jusqu’en fin de saison afin de protéger le sol contre un refroidissement trop brutal et l’effet de battance des pluies automnales. Il sera écarté en fin d’hiver pour permettre au sol de se réchauffer plus vite.
Attention, il ne faut pas pailler trop près des pieds des plantes et vous devrez laisser de la place autour des tiges ou des troncs pour éviter la moisissure.
Durant la période chaude, le paillis devra être entretenu et renouvelé.
Le conseil de Julien : renouvelez votre paillis
Chaque année, si vous le pouvez, changez le type de paillis (s’il est végétal) pour ne pas dénaturer le sol.